Astérix et Obélix
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L’été est là, avec sa chaleur accablante et ses longues journées qui invitent à la farniente. Et quoi de mieux pour se détendre qu’une bonne séance de cinéma ? Pas besoin de quitter le confort de votre maison climatisée, car nos irréductibles Gaulois sont de retour pour une nouvelle aventure, disponible en VOD à 11,99 euros à l’achat et 4,99 euros à la location. Alors, accrochez-vous à votre bouclier, c’est parti pour « Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu » !

Astérix et Obélix

Guillaume Canet, plus courageux qu’un centurion romain face à Obélix, s’est lancé dans l’arène, tentant de donner un nouveau souffle à nos Gaulois. Enfile-t-il le casque d’ailes avec brio ou tombe-t-il dans le piège à loups du manque d’inspiration ? On a scruté l’horizon pour vous. La première constatation est que nos héros semblent avoir perdu leur mojo. Si le cinéma était une potion magique, « L’Empire du Milieu » serait un breuvage à la saveur douteuse, où l’ingrédient essentiel – le rire – semble avoir été oublié dans le chaudron. Comparé à « Mission Cléopâtre », qui avait réussi à allier l’essence du texte d’origine, l’humour décalé et un casting en or, « L’Empire du Milieu » a la saveur d’un ragoût réchauffé.

L’intrigue ? Prometteuse sur le parchemin, mais malheureusement aussi bien orchestrée qu’un banquet gaulois après quelques tonneaux de cervoise. Nos Gaulois s’embarquent pour la Chine afin de sauver l’impératrice kidnappée, avec pour alliés Graindemaïs et Tat Han, et César et un traitre avide de pouvoir en guise d’adversaires. Sur le papier, un véritable festin d’aventure. En pratique, une bouillie narrative mal équilibrée. Sur le plan visuel, l’ensemble a la finesse d’un coup de menhir. « L’Empire du Milieu » souffre d’une épidémie endémique du cinéma français : la « chabatite aiguë ». Cette maladie provoque chez les réalisateurs une irrésistible envie de copier Alain Chabat et son « Mission Cléopâtre », mais sans la finesse ni le talent du maître. Résultat ? Un festival de clins d’œil forcés, d’anachronismes et de références appuyées.

Le casting, malgré quelques moments de grâce grâce à Gilles Lellouche en Obélix et Vincent Cassel en César, peine à maintenir le navire à flot. Le bateau tangue, et on ne peut s’empêcher de penser qu’un peu plus de potion magique n’aurait pas été de trop. Le film tente aussi de s’ancrer dans l’air du temps en abordant des sujets modernes comme le véganisme, le complotisme anti-vaccin et le féminisme. Malheureusement, ces tentatives manquent de subtilité, et ressemblent plus à un sanglier dans un magasin de poterie qu’à une analyse pertinente., Malgré un budget pharaonique, « L’Empire du Milieu » peine à convaincre. Canet, en plus de ses casquettes de réalisateur, scénariste et acteur, semble avoir oublié un élément essentiel : l’essence même de ce qui a fait la renommée d’Astérix et Obélix. On retrouve certes la potion magique, les baffes à gogo et le petit village gaulois, mais l’humour et la subtilité qui ont fait le succès de la bande dessinée et de certaines de ses adaptations cinématographiques font cruellement défaut. Ah, et parlons un instant de ce casting pléthorique ! On dirait que Guillaume Canet a décidé d’organiser une fête et a invité tous ses amis célèbres pour jouer les figurants. Le problème ? On a l’impression d’assister à une soirée entre potes plutôt qu’à une véritable aventure gauloise.

Avec un casting aussi fourni, on s’attend à des prestations mémorables, des rôles soignés et des personnages hauts en couleur. Et là, c’est le druide qui tombe de la potion. Certains acteurs sont sous-utilisés, d’autres semblent être là juste pour le fun, et le tout donne une impression de joyeux bordel sans queue ni tête. On a un casting digne d’un défilé de mode au Festival de Cannes, mais avec le développement de personnages d’un épisode de télé-réalité. Il y a tant de visages connus qu’on se croirait dans un jeu de « Où est Charlie ? », sauf que le but est de repérer toutes les célébrités françaises qui se baladent dans le décor. C’est distrayant, certes, mais cela détourne l’attention de l’histoire principale et donne l’impression que le film est plus intéressé par son défilé de stars que par son intrigue. Et le plus décevant, c’est que ces caméos, souvent brefs, sont rarement exploités à leur juste valeur. C’est comme si on avait un banquet avec tous les ingrédients pour un festin gaulois d’anthologie, mais que le chef avait décidé de tout mélanger dans une marmite et de servir une bouillie indigeste.

Canet a voulu piquer à droite et à gauche dans le chaudron de Chabat, mais le résultat ressemble plus à une potion magique ratée qui aurait fait pousser des oreilles d’âne à tout le village qu’à une recette réussie. On rit (parfois), mais souvent de manière jaune, comme face à une blague d’Assurancetourix, le barde que personne n’a envie d’écouter. Et pourtant, malgré ces reproches, on sent que le film a été réalisé avec une affection certaine pour ses personnages. Il y a des moments de pur plaisir, des éclats de rire qui surgissent au détour d’une réplique bien sentie ou d’une situation cocasse. Lellouche en Obélix est touchant et drôle, Cohen en César est un véritable régal. On s’accroche à ces moments, comme Idéfix à un arbre qu’on voudrait abattre.

Le film a beau avoir ses défauts, il a aussi une énergie communicative. On rit, on sourit, on soupire parfois de lassitude, mais on ne s’ennuie jamais vraiment. Canet, malgré ses erreurs, a su donner à ses personnages une dimension humaine et attachante. Ils sont imparfaits, certes, mais c’est aussi ce qui les rend si vivants.

Alors, vaut-il la peine de dépenser 11,99 euros pour l’achat, ou 4,99 euros pour la location ? Cela dépendra de votre degré d’affection pour nos héros gaulois et de votre tolérance face aux tentatives parfois maladroites d’humour. Mais qui sait ? Peut-être que, comme une bonne potion magique, « Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu » gagnera en saveur avec le temps…

Quant à l’avenir d’Astérix et Obélix, seul Panoramix pourrait le lire dans les feuilles de gui. Peut-être que ce nouvel opus marquera un nouveau tournant pour nos Gaulois, ou peut-être qu’il restera une parenthèse dans leur riche histoire. Quoi qu’il en soit, on continuera à suivre leurs aventures, sur grand écran comme en bande dessinée. Après tout, qui pourrait résister à une bonne dose de potion magique ?

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